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Métiers du digital : le temps de la reconnaissance est venu !

Alors que le secteur du digital se professionnalise avec des spécificités et des compétences exigeantes, les entreprises continuent de confier ces missions à des stagiaires. Par peur de s'impliquer profondément dans cette transformation qui bouscule toute l'organisation ou par un manque de compréhension de la valeur hautement stratégique des ces nouveaux métiers ?

Il est loin le temps où les professions du secteur digital étaient perçues comme de l'amusement ou du divertissement, elles sont aujourd'hui devenues prépondérantes dans le fonctionnement de bon nombre d'entreprises. Cette transformation numérique a fait apparaître de nombreux nouveaux postes : responsable acquisition online, architecte logiciel, Growth Hacker, responsable e-commerce, Data Scientist, responsable emarketing, développeur Full-stack, Content Manager, administrateur systèmes et réseaux, expert en référencement SEO SEM, Traffic Manager, UX Designer / Intégrateur, Community Manager, Social Manager, Digital Manager. Difficile de s'y retrouver pour les entreprises qui recrutent. L'on trouve ainsi des annonces d'emploi où l'on a additionné des missions n'ayant rien à voir les unes avec les autres, à part le fait qu'elles relèvent toutes de la digitalisation de l'entreprise. Il suffit d'échanger avec ces nouveaux professionnels sur leurs expériences de recrutement pour comprendre qu'ils passent beaucoup de temps à faire de la pédagogie sur leurs compétences.

Il est normal que des nouveaux métiers se cherchent une nouvelle légitimité économique mais il ne faudrait pas prendre trop de retard. Les jeunes, loin d'être tous formés au potentiel business des réseaux sociaux, et c'est bien leur droit, sont pourtant très sollicités. Derrière l'erreur d'associer l'âge à la compétence digitale se cache surtout des considérations économiques. C'est bien connu, qui dit jeune dit stage et donc faible investissement sans engagement à long terme. Le digital c'est tout le contraire du « one-shot », c’est l’intégration d’une nouvelle culture et le déploiement d'une stratégie dans le temps.

D'autres entreprises l'ont bien compris et recrutent des jeunes ultra formés à ces nouveaux métiers, les meilleurs étant ceux qui par le biais de l'alternance se sont confrontés aux réalités de différentes entreprises, mais aussi des seniors. Pourquoi des seniors ? Parce que le besoin d'expertise et de pratiques professionnelles est un atout et que certains ont rapidement intégré le digital comme une évolution pertinente de leur métier.

La Commission Nationale de Certification Professionnelle enregistre 44 métiers liés au digital dans son répertoire. Le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) indique 4 fiches métiers : animation de site multimédia, conception et réalisation de contenus multimédia, élaboration de plan média. Ces nouveaux métiers étant rattachés aux secteurs de l'édition, de le communication, de la publicité et de l'image et du son. Là aussi, le digital vient perturber les référentiels métiers et c'est tant mieux. On peut les classer en 6 grands domaines de compétences : la production de contenu, le référencement, les réseaux sociaux, les médias payants, la vente en ligne et le marketing relationnel.

Le secteur informatique a connu le même développement avant de stabiliser des missions et des responsabilités aux contours précis. Espérons que le temps de la reconnaissance des métiers du digital ne tarde pas car c'est la survie économique des entreprises qui est en jeu.

 

@HBedonRouanet

@HBedonRouanet