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Demande de bureaux : une nouvelle réalité augmentée

Depuis que l’économie du partage s’est emparée du secteur de l’immobilier d’entreprise, on ne compte plus les lieux de coworking ou de bureaux à partager. Paris tiendrait même la 3ème place dans le classement mondial des villes disposant de ces nouveaux espaces. Plus que réinventé, le bureau devient un espace diffus au cœur des villes.

Les espaces de bureaux partagés affichent la promesse d’une ambiance conviviale et efficace. Grands ou petits, ils sont avant tout bien adaptés aux besoins, dotés de nouveaux services et connectés à des nouvelles communautés professionnelles. Les gérants de coworking ont bousculé les promoteurs et les foncières qui se sont donc tous dotés de cette nouvelle offre de services. Les entreprises elles-mêmes ont aussi décidé de dédier leur m2 à des espaces mutualisés pour leurs collaborateurs ou alors en hébergeant des start-up sous forme d’incubateurs.

Il ne s’agit pas que de « travailler autrement » mais aussi d’occuper moins et mieux les espaces de bureaux. L’immobilier reste le second poste de dépense des entreprises après la masse salariale, les grandes entreprises ont donc trouvé aussi un nouveau levier de réduction des coûts. Le bureau partagé est dynamisé par le mouvement des start-up, ces structures fragiles et agiles qui ne peuvent s’engager financièrement dans des baux longs traditionnels, mais demain des grandes entreprises pourraient, elles aussi, renoncer à un immeuble-siège.

Michel Serres, philosophe et historien des sciences l’avait prédit en 2012 dans son ouvrage « Petite poucette », l’adresse utilisée aujourd’hui n’est plus celle d’un lieu physique mais bien d’une adresse mail. Travailler là où l’on vit, où l’on se connecte est le nouveau credo de tous les travailleurs, salariés ou indépendants. Ce nouveau rapport à l’entreprise et à son organisation ne change pas le besoin de bureaux qui reste toujours aussi pressant. Le marché des bureaux en Ile de France enregistre une baisse historique de son taux de vacance au 1er janvier 2017 (Source CBRE), Paris intra-muros affiche un taux de 3,1 % de vacance. On ne déserte donc pas les bureaux, au contraire on augmente leur occupation en leur adossant toutes les possibilités des nouvelles technologies, en le rendant bien plus optimal.

Demain des grandes entreprises propriétaires pourraient également mettre en commun leurs m2 disponibles sous forme d’une plateforme indiquant leurs disponibilités en temps réel. A quand un GIE (Groupement d'Interêt Economique) de l’immobilier d’entreprise géré directement par des directeurs immobiliers ?

@HBedonRouanet